série de 7 dessins, parachèvement de la série Délivrances
Ici, le papier est préparé préalablement à l’acte du dessin par une succession de gestes.
Travaillé à plat sur le sol, il est mouillé, frotté, griffé, poncé, remis à sécher, mouillé à nouveau, frotté avec la pulpe des doigts ou poncé avec un abrasif très
fin pour obtenir des transparences dans sa structure.
Tout à la fois objet et sujet du dessin, le papier entame un dialogue avec le graphite et dévoile dans un ensemble de tensions et de suspensions, des traces, des
marques, des fragilités et des cicatrices dans la lumière.
Il se fait peau, le témoin et le révélateur d’un soi intérieur en découverte et en expansion.
Sublime funambule donne à voir en bas à droite des traits vigoureux de graphite reliés en faisceaux verticaux gris foncé. À leur extrémité
vers la gauche, un bloc plus dense d’un gris brillant se superpose, se prolongeant en traces légères. Regroupées en amas organiques, elles s’échappent dans un mouvement ascendant vers la droite.
La vibrance de la lumière transparaît à travers le papier, elle accentuant les en recherche d’équilibre.
Corps pensant et corps jouissant. Sublime funambule parle de la tension permanente entre ces deux états. Dans cet espace épuré, le dessin
se fait exploration sensuelle, plaisir et douleur, caresse ou griffure, pour allier les contraires et apprivoiser la volupté d’être vivant.