Il serait intéressant de revoir mes œuvres de 1997 à 2023 sous le prisme du silence de l'inceste et de la parole empêchée, retenue.
Je n'ai pas l'énergie pour l'instant d'écrire sur le sujet. J'imagine une exposition, j'imagine des œuvres qui dialoguent. J'imagine une exposition pour montrer le mécanisme du système de l'inceste.
Par exemple :
mettre en rapport la photographie Désenchantement ou les Princesses aussi se font défoncer la gueule et la photographie Les Déguisements.
La photographie de l'ensemble est celle présentée à droite, que j'intitule aujourd'hui Les Déguisements.
Elle date de juin 2021.
Je la mets de côté.
Je recadre une autre image prise en surplomb de l'ensemble des chaussures et de la nuisette, et lui donne pour titre Désenchantement.
Imprimée sur un papier velouté en tout petit format au centre d'un espace blanc, je la fais encadrer sans protection.
Devant l'objet, une personne s'exclame "oh comme c'est joli !"
Un sentiment de colère me vient. L'œuvre ainsi montrée me trahit, je n'ai pas voulu que ce soit joli. Alors je modifie le titre pour que l'ensemble exprime ce que je ressens face à ces objets que je rencontre dans la rue en juin 2021.
J'ajoute ou les Princesses aussi se font défoncer la gueule et là, l'œuvre est juste.
En 2024, je retrouve l'image de l'ensemble.
J'ai l'impression que le passage de l'une à l'autre dans le choix de ce qui a été mis de côté et donc "omis" d'une certaine façon, parle aussi du mécanisme de déni face à l'inceste.
Qu'en pensez-vous?
Désenchantement ou les Princesses aussi se font défoncer la gueule
photographie numérique
© emmanuellebec
Les Déguisements
photographie numérique
© emmanuellebec